Yamim Noraim: La capacité à s’émerveiller.

Yamim Noraim: La capacité à s’émerveiller.

L’une des conversations les plus belles et les plus profondes sur Dieu que ;ai eue dans ma vie a eu leu au Talmud Torah. Cette conversation n’a été ni avec un rabbin, ni avec un théologien, ni avec l’un de nos hahamim. Cette conversation a eu lieu avec un
enfant de notre Talmud Torah. (Je ne vais pas révéler son identité).

Un jour, je lui ai demandé, Pepito, crois-tu en Dieu? Et lui, avec beaucoup de sincérité et de courage, ma répondu franchement: je ne crois pas en Dieu. Cette réponse apparemment négative nous a amenés à avoir une des plus belles conversation sur Dieu, la divinité, le monde du sacré et le mystère que j’ai eue dans ma vie.

Nous concluons tous deux que la religion nous offre parfois une caricature de Dieu, une caricature encore plus humoristique que celle que Charlie Hebdo pourrait nous offrir.

Nous lisons dans la Torah:

הַנִּ֨סְתָּרֹ֔ת לַֽיהֹוָ֖ה אֱלֹהֵ֑ינוּ
Les choses cachées (le secret) appartiennent à Dieu. (Deut 29: 28)

Les secrets appartiennent à Dieu.Ce verset est un appel à l’humilité, à accepter nos limites, à accepter qu’en tant q’êtres limités, nous ne pouvons jamais comprendre l’infini. C’est un
appel à découvrir qu’il existe un monde de mystères que nous ne pouvons pas révéler pleinementdans ce monde. Les religions ont souvent réduit Dieu à quelque chose de petit, une caricature: un vieil homme avec une barbe blanche, monté sur un nuage, ou comme on chante maintenant lors de fêtes, un père, un roi tout-puissant: Avinou, malkenu …

Et encore pire, les religions ont souvent réduit Dieu à un simple dogmatisme, un dogmatisme exclusif qui nous a conduits à une vie religieuse vide et dénuée de sens, à un petit dieu: un totem.

Le dogmatisme est la voie la plus directe vers l’idolâtrie.

Cela signifie-t-il qu’il nous est impossible de vivre une expérience profonde de Dieu dans nos vies?

Cela signifie-t-il que la spiritualité nous a fermée les portes?

Nous lisons dans le livre des Psaumes:

סוֹד יְהוָה, לִירֵאָיו; וּבְרִיתוֹ, לְהוֹדִיעָם

Il révèle son secret à ceux qui le craignent, il leur révèle son Alliance.(Psaume 25:14)

La crainte de dieu. Yoreh: craindre, avoir peur. Nous commençons précisément les grandes fêtes que nous appelons en hébreu: Yamim Noraim, les jours redoutables, le jours de la crainte . »Il révèle son secret à ceux qui le craignent ”Mais quelle est exactement la crainte de Dieu? Est-ce avoir peur comme celui qui craint que quelque chose de mal ne puisse lui arriver? Est-ce à craindre comme celui qui craint un bourreau qui exécutera une peine? Est-ce la peur d’un roi ou d’un juge?

Non ce n’est pas cela. Yoreh, craindre Dieu, c’est la capacité de s’émerveiller. Accepter que l’infini, que la source de toute existence est un monde de mystérieuses merveilles que nous ne pouvons pas comprendre complètement. Cependant, si nous ouvrons nos cœurs aux mystères du Créateur et de sa création, notre cœur et notre vie en seront émerveillés. Ce n’est pas la peur, mais la capacité de s’émerveiller, d’être transformé par les mystères du monde de la spiritualité.

Les grandes fêtes, Yamim Noraim, ne sont pas des jours pour avoir peur, mais des jours pour être émerveillés par la riche spiritualité du judaïsme. Et ainsi nous pouvons dire avec le prophète Daniel:

“ C’est lui qui révèle les choses profondes et cachées: il connait ce que
recèlent les ténèbres, et la lumière réside avec lui” Daniel 2: 22.

Les Pirkei Avot, maximes de pères , dit:

Sans la sagesse, “ ein yrah” point de crainte (aucune capacité de s’émerveiller), sans la capacité de s’émerveiller, “ein hohma”, point de sagesse.

Je vous souhaite  des fêtes pleines de merveilles, de
mystères, de sagesse et de spiritualité.

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